Atelier 13 du 15/10/2016
Photo de l'excellent : Lee Jeffries
1er sujet :
Travail – mécanisme – principe – attitude – rencontrer – appréhender – besoin – espace – spectaculaire – figure
Il avait trouvé ce travail au moment même où il commençait à désespérer. Assembler tous ces mécanismes de manière automatique lui vidait l’esprit. Malheureusement, ce n’était qu’un boulot à durée déterminée. Le principe de l’intérim c’était de remplacer des absences. Il avait adopté la bonne attitude, à savoir se fondre dans le décor. Travailler deux fois plus vite que les autres. Il espérait ainsi voir son contrat prolonger. Mais cela n’allait pas sans qu’il rencontre des difficultés avec ses collègues qui le prenaient pour un lèche-bottes. Comment aurait-il pu leur dire qu’il appréhendait de se retrouver, une fois de plus, au chômage. Il avait goûté à la vie dans la rue et le confort de son studio n’avait pas de prix pour lui. Il n’avait pas besoin d’un grand espace, juste d’un lit propre, d’une douche et d’un coin feu pour manger chaud. Pour ceux qui l’avaient vu quelques mois plus tôt, le changement était spectaculaire. Il avait rasé sa barbe, redonné un visage humain à sa figure et il surprenait même, de plus en plus souvent, le sourire des femmes à son passage. Pendant deux ans, il était devenu transparent aux yeux d’une grande partie de l’humanité. Aujourd’hui, il recommençait à y croire, alors il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour garder ce job.
2° sujet
« Viens un jour où le risque de rester à l’étroit dans un bourgeon est plus douloureux que le risque d’éclore » avait écrit Anais Nin.
Ce sont ces mots, trouvés sur un vieux journal, qu’il avait ressenti au plus profond de lui-même, le matin où son compagnon d’infortune, Théo, était mort de froid lors de cette horrible nuit de Noël 2014.
Il était le seul qui l’avait aidé quand toutes les portes s’étaient refermées. Sa femme l’avait jeté à la rue. Sa fille lui avait craché qu’il n’était qu’un rebut de la société et c’est elle qu’il avait cru. Pas sa femme qui le traitait de minable depuis si longtemps, non, c’était bien les mots de son enfant qui avaient eu raison de ses dernières forces. Ce soir-là, il avait pris son sac de sport et avait quitté sa maison et sa vie d’alors.
Il avait passé sa première nuit dans la rue, c’était huit jours avant Noël. Le lendemain à moitié mort de froid, il avait rejoint le métro. Il avait dû jouer à cache-cache avec les forces de police et finalement, il s’était retrouvé seul au cœur de la nuit. Il avait quitté le souterrain pour se rendre dans une station où il s’était écroulé sur le sol dans son duvet. Après la nuit précédente, c’était presque du luxe. Il avait été réveillé par des hommes en uniforme qui l’avaient conduit à un refuge. Il avait prétendu être amnésique. Sans papier d’identité sur lui, ils avaient fait semblant de le croire. C’est ainsi qu’il avait démarré sa vie de SDF. Un homme avait fait rire les autres paumés, il était drôle, c’est vrai, mais son cœur n’était pas à la rigolade. Le lendemain matin, une jeune femme lui avait proposé son aide pour l’aider à se réinsérer. Mais elle avait besoin de savoir qui il était. Il avait continué à mentir. Il avait passé huit jours à faire des petits boulots à droite à gauche qu’on lui proposait pour un repas, une somme dérisoire. Les restaurants, les bars, les cafés étaient friands de ce genre de main d’œuvre. Il avait était contraint de dormir à nouveau dans la rue, car pour les refuges les premiers arrivés sont les premiers logés. À ce jeu, il avait vite compris que c’était marche ou crève. Il avait finalement opté pour la rue et il s’était cherché un coin tranquille.
Mais la misère attire les loups. La nuit lorsque vous dormez dans la rue, vous êtes vulnérable. Il avait été plusieurs fois passé à tabac.
A suivre………..
Maridan 22/10/2016
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