Maridan-Gyres

9 h 12 : on tapote à la porte d'entrée : ça m'agace. Je suis à peine levée, j'ai pris mon petit déjeuner dans le calme qui est revenu.

Je me sens pâlir, rougir. Je soupçonne sa visite, hésite à ouvrir, il est tôt ; je suis agacée et rumine des pensées vengeresses.

Mon cerveau zappe, réfléchit, 2 secondes, 10 !

Les doigts tapotent de nouveau.

Non, je n'ouvrirai pas ; je suis en colère contre moi-même, contre les autres qui n'y sont pour rien.

J'ai besoin de silence.

Je vais dans la salle de bains prendre une bonne douche.

La vaisselle m'attend dans l'évier : assiettes, fourchettes et autres couteaux !

Des couteaux ... tirés !

Je n'ouvrirai pas : qu'on m'appelle d'abord. J'ai peu de numéros de téléphone, les essentiels, alors le visiteur a-t-il mon numéro ?

Sinon, il reviendra. Je ne répondrai pas ; je me passe la main dans les cheveux fébrilement.

J'étais en colère hier soir et je n'arrivais pas à la contenir.

Alors, il faut tempérer mes contrariétés : une heure encore, peut-être deux demain, je n'y penserai plus !

Je vais sur le balcon, regarde les arbres fleuris du printemps et les prés vert tendre.

La gaieté m'envahit. 

Je vais faire un tour.

Le visiteur s'est lassé et est parti, ouf !

Le soleil est là, me réchauffe le coeur, un air frais et doux m'enveloppe et m'apaise.

La routine de la journée m'attend.

Demain est un autre jour (Scarlett O'Hara).

Maurizia