Maridan-Gyres

Des bruits de talons hauts accompagnent les battements de la pluie dans une cacophonie de martèlement. Une femme de noir vêtue avance élégamment dans ce paysage morbide en chantonnant un joli petit air. On dirait qu’elle se sent chez elle.

Elle s’arrête. En la voyant siéger ainsi, les oiseaux se défilent tels des sujets effrayés par la redoutable puissance d’une impératrice. La dame en noir saisit son collier de sa main gauche et ouvre le pendentif de sa main droite. A l’intérieur, il y a la photo d’un homme brun aux yeux gris. Soudainement, les yeux de cette femme deviennent violets et sa bouche prononce des paroles d’une voix métallique :

«  Ténèbres, tonnerres et malheurs ! Que la force de ma magie lui inflige les plus vives douleurs ! »

A la fin de cette phrase, les yeux de cette impressionnante dame se mettent à jeter des éclairs sur la photo qui disparait directement. La noirceur naturelle des yeux de l’enchanteresse revient aussi subitement qu’elle s’en était allée.

La sorcière de la nuit ferme son pendentif et laisse voir sur son visage un regard explicitement machiavélique.

Sachez lecteurs que cette maîtresse des ténèbres n’est pas du genre à se troubler devant le pire. Elle s’en abreuve, elle s’en délecte. Rien ne saurait l’empêcher d’exercer cette pernicieuse emprise sur ceux et celles  qui lui déplaisent.

Halima