Maridan-Gyres

Ecume des vagues, murmure candide qui frappe mes oreilles.
Je ne sais plus si j'ai les yeux ouverts ou fermés tant la fraicheur iodée m' enivre.
Assis sur les galets, je savoure la fin de mon périple.
Je ne suis pas allé bien loin pourtant. Juste en Normandie, à quelques heures de chez moi.

J'avais été mû, comme souvent, par ce sentiment que les oiseaux de mer réclamaient ma présence.
A présent, leurs exclamations bienveillantes me souhaitaient la bienvenue.

Je regarde les rondeurs déterminées de la houle tourmenter la matière grise de l'océan, aidé par le ciel orageux qui le couvre de son humidité palpable.
Le vin chaud que je tiens entre mes deux mains serrées réchauffe mes sens pendant que je laisse la mer subjuguer mon esprit.
L'hiver était beau dans ce pays.
En tous cas, c'est ainsi que je m'en souvenais. La toile de mon homonyme accroché sur le mur du musée m' apparait à nouveau tandis que mes yeux s'adaptent à la lumière.
Jamais je n'aurais pu deviner qu'elle allait m'entrainer d'une façon si surprenante dans cette rêverie du passé.
Hébété comme lorsque je prenais conscience d'une étourderie, je me déplace vers la toile suivante.
Mes pensées errantes fomentent déjà des envies de voyage.

David