Atelier 6 - 2020 - Sujet 3
Le grenier
Bien sûr la vieille maison l’attendait.
Volets clos, elle dormait encore un peu.
Les herbes folles avaient envahi la cour mais tout semblait intact. Couchée au pied du mur, l'échelle était bien là, elle qui permettait d'accéder au grenier.
Vite ! Gravir les échelons. Empoigner la grosse clé. Retrouver sa place au creux de la paume. Entendre grincer la porte grisâtre …
Elle entra, ferma les yeux et huma : ça sentait le bois de charpente ; ça sentait la poussière ; ça sentait le vieux tissu, le vieux cuir, les vieux papiers.
Elle ouvrit les yeux et sourit. Le grenier était inondé de soleil : une multitude de petites taches parsemait le plancher.
Au sol des fantômes allongés : draps blanchâtres et protecteurs.
Elle alla de l'un à l’autre, heureuse de ses découvertes.
Dans un panier son vieil ours auquel il manquait un œil.
Le cheval à bascule bleu de son frère se cabrait toujours fièrement.
Enroulée au sol, elle reconnut la balançoire que son père accrochait à la grosse branche du poirier.
L'ossature d'un berceau lui rappela la naissance de son fils.
Elle ouvrit alors les nombreuses valises en vieux cuir : du linge, des robes d’autrefois, des déguisements de petite fille et plus loin des albums aux photos décolorées. Lointaines images des aïeux inconnus.
Dans un coin d'ombre il lui sembla voir son père.
C'était un lieu sacré. Assise dans le soleil, elle rayonnait toute à ses souvenirs.
Tigroune
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