Maridan-Gyres

Vous êtes l’animal que vous voulez. Qu’allez-vous faire aujourd’hui ?

Racontez vos sensations, vos expériences et qu’en tirez-vous au final ?

Il est 6h, le soleil vient de se lever et j’attends, vautré sur un vieux coffre en bois que Cécile, ma nouvelle maîtresse ouvre les volets de sa chambre.

Quelle bonne idée j’ai eu de quitter mon maître précédent qui partait s’installer en ville. Je n’ai pas voulu partir, le suivre…

Je me suis même caché quand il me cherchait en m’appelant avec désespoir.

J’ai décidé de m’installer chez Cécile, dans cette nouvelle maison en contrebas du terrain.

Ainsi, je suis resté sur le même quartier que je connais depuis ma naissance, déjà trois ans… Le temps passe vite même pour les chats…

Je suis blanc, d’une blancheur immaculée avec une tâche marron clair sur le devant du front entre mes deux yeux verts et mes narines délicates.

Le bout de mes oreilles et toute ma queue sont également de la même couleur.

Tous les gens qui essayent de me caresser, disent que je suis un très beau chat.

Je ne peux que les approuver. Je suis magnifique, royal, à la fois puissant et tout en douceur. Tout en moi rappelle que je suis un félin : ma démarche souple et chaloupée, ma façon de surveiller tout ce qui m’entoure avec insistance et parfois détachement, ma capacité de bouger sensiblement mes oreilles au moindre bruit et de me rendormir aussitôt.

En bref, je suis irrésistible et je compte bien sur ces qualités pour que la nouvelle maîtresse que je viens de choisir, m’accepte.

On est au mois de juillet, je suis orphelin par choix, détestant l’idée d’aller vivre en appartement surchauffé en ville.

J’aime ma campagne, les nuances vertes des feuilles, le bruit du vent qui les secoue, les petits chemins où moi seul peut me faufiler, le chant de l’eau du ruisseau pas très loin….

Alors, oui, je ne veux plus de mon maître. Je vais me mettre en quête d’une nouvelle famille me permettant de rester vivre dans ce cadre.

Je fais un choix sentimentalement douloureux mais écologique !!!

De plus, il faut savoir que depuis que mon maître a rencontré une nouvelle femme, il ne s’occupe plus trop de moi.

Finies les soirées à deux où je m’allongeais sur lui dans le fauteuil, finies les caresses quand je le rejoignais au lit le matin. Quand j’y réfléchis, j’étais déjà presque orphelin sans m’en rendre compte.

Oh, je ne cherche pas la pitié des gens quand je raconte cela mais je fais seulement ce constat amer. L’être humain est bien ingrat. Quand, il était seul au décès de sa femme, qui l’a consolé, câliné ? Qui pouvait ressentir ce grand vide du deuil et être constamment présent à ses côtés pour qu’il ne sombre pas ?

Espérons que je ne sois pas trompé en faisant le choix d’être resté.

Ma nouvelle maitresse a l’air d’une bonne « pâte ». Elle me regarde avec des yeux chargés d’amour et de respect. Elle a bien compris que désormais, elle vit chez moi et qu’elle doit se conformer à mes règles :

-         Si je miaule, c’est que j’ai faim ou soif

-         Si je me plante devant la porte d’entrée, c’est que je veux sortir ou rentrer

-         Si je dors sur le canapé, interdiction de me réveiller ou d’imaginer de faire bouger

-         Si je veux être câliné, c’est de suite et sans limite

Oui, je pense que cela devrait bien se passer !!!  Elle a l’air d’avoir une compréhension rapide de la situation et en plus je le sens, elle m’adore.

Bon, il est bientôt 7h et personne en bouge. Si cela continue, je vais être obligé de sauter sur le volet …

Allez, il est 7h10, je saute…Debout, là-dedans !!!

Cécile