1er sujet de l'année 2016 - ronde de mots
“ Le crépuscule fait couler la fraîcheur de l’été sur les Alpes où je séjourne. Et je bois l’instant.
Mais, en dépit des sommets grandioses et paisibles dressés face à moi comme autant de sujets de plénitude, mon esprit que j’aimerais tant pouvoir laisser vagabonder, libre et léger, se fracasse immanquablement contre les grilles du souvenir.
Car aucune morphine n’anesthésie les souffrances de l’âme.
Elle s’acharne tellement à me nuire, cette mémoire oppressée qui m’interdit de recevoir le bonheur comme le lot que tout un chacun mérite!
Je l’entends. Elle hurle en moi, cette phrase assassine et hurlera encore et toujours, tel un argument délétère voué au service du mal : “ Ca va chauffer pour ton matricule! “.
Et se lève, indélébile, le bras de mon père brandissant son ceinturon au-dessus de ma tête.
Juste une histoire de fillette détruite, puis une histoire d’adulte au passé incurable.
A force de me dire que je me le devais, j’ai tenu et j’ai survécu.
Mais tant de tombes sont prêtes encore à offrir leurs berceaux aux dépouilles des enfants morts sous les coups de leurs bourreaux. Nombreux sont les cimetières avides de petits corps bleuis et brisés.
Auront-ils un jour leur compte d’anges pour hanter leurs travées silencieuses?
La réponse est dans ma blessure éternelle. “
Maryse 19 janvier 2016
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